
[1er - 2 avril 2010] Ce fut une journée forte. Je reçois un coup de télé à 1h du mat pour dire que la rue du regard va être évacuée le lendemain matin, c'est un mec des rg qui à prévenu la cgt. On fait le tour des cinéastes, ceux qu'on peut appeler a cette heure. Christophe R et dispo. Il arrive à 5h30 rue du regard et rentre, moi 5' plus tard et je ne rentre pas, la rue est bloquée. J'appelle Christophe R pour lui dire qu'ils arrivent, à 6h30 l'opération est terminée, ceux qui étaient à l'intérieur son évacués, rejoints par les soutiens dans la rue du regard une petite centaine en tout entourée par des gardes mobiles, la situation est tendue. Et là on assiste à la manoeuvre la plus stupide de l'histoire de la préfecture. Ils décident de nous accompagner au métro, tu vois le truc, on met presque une heure pour traverser la rue de Rennes.

A 10h, la revendication pour quitter les lieux est énoncée, un rendez-vous avec le ministère du travail. Il y a de plus en plus de monde, c'est tendu, les gardes mobiles nous entourent et ne laissent plus les gens qui arrivent nous rejoindre résultat au bout d'une heure ils sont eux même entourés par de nouveaux soutients. La fille du 7° flippe et comprend que la situation est devenue ingérable pour elle, quand elle menace d'embarquer tout le monde et fait quelques manoeuvres pour rendre crédible cette hypothèse, on ne bouge pas. Puis vers 13h les politiques arrivent, le président de la région, une forte délégation de verts et du front de Gauche, le maire fait un communiqué. Les gardes mobiles sont relevés par des flics de la pp, Louis Garrel est arrivé et la fille du 7° parle avec lui, Louis joue le jeu, on se marre. La préfecture est arrivée à rendre possible ce que nous recherchons depuis 6 mois, mouiller les politiques. Le ministère accepte le principe d'une réunion mais pas au ministère du travail, les grévistes refusent. On reste, il y a jusqu'à mille personnes,

La marie de Paris traumatisée par Cachin ne propose rien, les grévistes veulent trouver une solution pour ce soir avant de trouver un autre lieu à occuper comme piquet de grève, donc un organisme paritaire ou patronal. Christophe R Laurent C et moi téléphonant au président de la srf et vice président et quelques membres du ca, dont de nombreux sont passés dans la journée. Nous allons proposer aux grévistes de passer la nuit dans les locaux de la srf. On précise que cela ne peut être que pour une nuit qu'il n'y a aucune logistique et que le matin à partir de 9h, 35 personnes qui travaillent à la quinzaine des réalisateurs arrivent. On se met d'accord, les types de la cgt nous disent qu'ils cherchent une autre solution que rien ne bougera avant 11h, Christophe va manger avec N, Laurent C Louis G et moi allons au bistrot manger en disant aux grévistes où nous sommes. Pas le temps de manger nos entrecôtes ou tartare qu'un copain de la cgt arrive et nous dit il faut y aller.
Laurent C prend son scooter et part à la srf et moi je prends le métro avec les grévistes. Arrivé gare de l'est, j'ai l'impression d'être Charlot dans les temps modernes, je me rends compte qu'il y a 400 grévistes sur le quai, panique. Palabre j'explique que c'est impossible, que seuls les grévistes de la rue de regard peuvent venir en une petite demie-heure c'est réglé.
Laurent C panique à son tour, il voit arriver 250 grévistes qui rentrent à la srf, en effet les grévistes dormaient par roulement rue du regard. Palabre on explique, tous se rendent compte que c'est impossible, on décide que, comme rue du regard, seule une partie dorment ici. Restent ceux qui habitent loin finalement 87 grévistes vont dormir là. Il est 1h du mat, on s'enferme Laurent C, Christophe et moi dans un bureau pour faire une communiqué de presse et convoquer une conférence de presse le lendemain à 14h à la srf avec les grévistes et les soutiens, fini à 3h, je propose à Christophe et Laurent qu'ils rentrent chez eux et viennent me relever à 7h30. Cela faisait longtemps que je n'avais pas dormi par terre sans rien, pas génial, je n'ai pas dormi. Laurent C et Christophe R arrivent comme convenu, les grévistes qui n'ont pas beaucoup dormi aussi, il n'y avait rien pour organiser la nuit, quittent la srf, passent la serpillière dans les wc, tout s'est bien passé.
14h : conférence de presse, pas beaucoup de journalistes, libé, le monde, france-inter et info, l'afp.
Voilà un résumé de ces deux jours, je t'embrasse
jean-henri
